Nous étions une quinzaine (dont 2 enfants et un tiers de sans-papiers) à participer à la dernière AG de l’année 2021, poils aux vents.
Après quelques infos rapides, notamment sur la proposition d’une médecin de faciliter la vaccination COVID de tout le monde et sur le dernier parloir sauvage, nous avons pris la liberté de rêver un peu 2022.
Pour l’heure, 4 projets se disputent le programme du premier semestre :
1) dans le cadre de la coordination régionale, la suite des observations devant les (sous-)préfectures en janvier-février dans l’objectif de constituer un cahier de doléances inter-régional sur les sévices publics ; nous referons donc des observations de notre préfecture adorée en janvier-février ;
2) dans le cadre de la coordination régionale encore, l’organisation simultanée d’un WE de mobilisation le 5-6 février contre les mort-e-s aux frontières, ce qui devrait se traduire concrètement par :
– une action dans la rue sans doute le samedi 5 février = à définir entièrement ;
– une soirée-témoignages-récits sans doute aussi le samedi 5 février en fin de journée ou soirée (auditorium MIR réservé pour cela).
A ce propos, deux sans-papières présentes ont commencé à raconter leur traversée de la Méditerranée mais aussi le long voyage entre leur pays d’origine et la France via la Libye, les violences aussi, notamment sexuelles ou encore mafieuses. Il apparaît clair que nos camarades femmes du Collectif ont largement de quoi dire et raconter à la face des européen-ne-s sur ce qu’elles ont vécu et vivent encore sous d’autres formes.
ATTENTION AVIS PERSO = Même si les “Blancs” (dont je fais partie) sont apparu-e-s très mal à l’aise face à ces récits et aux pleurs qui les accompagnaient, illes vont devoir apprendre à les écouter et à en faire des “arguments militants” pour la libre circulation et installation des gens dans le monde, pour la fin des frontières qui tuent. Le travail spécifique qui sera fait pour préparer cette soirée de témoignages doit être l’occasion de montrer comment le racisme – mais aussi le sexisme – se combinent pour massacrer des vies, même si la prise de parole révèle que les personnes concernées résistent, ce qui suppose d’écouter et de ne surtout pas faire taire ces personnes sous prétexte de difficultés à parler. Bon, y aura sans doute débat sur ce point mais à suivre…
3) le troisième projet 2022 est issu des remarques de P, un “nouveau”, qui trouve que le Collectif a deux faiblesses pour l’intégration de ses nouvelles recrues : d’abord, il n’explique pas assez ses prises de position originales ou encore son historique particulier (des phrases comme “fonctionner au consensus” ou encore « L’interorgas, c’est pas nous ! » mériteraient selon lui d’être expliquées) ; ensuite, il trouve que le Collectif n’est pas assez “politique”, en ce sens qu’il se présente plutôt comme un « collectif d’actions à préparer tout le temps » plutôt que comme un espace de discussions sur le fond, par exemple sur les arguments en faveur de la régularisation générale, de la libre circulation et installation, de l’abolition des frontières. Il précise d’ailleurs que, lorsqu’on lui avait parlé du Collectif pour la première fois, on lui avait dit que c’était un espace d’engueulades politiques intenses et que, pour sa part, il n’a jamais ressenti ça ou vécu ça.
Ses remarques ont engendré deux types de réactions :
– d’une part, plusieurs personnes (R et P notamment) ont dit que « faire des actions, c’est politique », surtout quand on vise l’Etat, la préfecture ou la mairie ou autre ; ce qui a conduit C, également “nouvelle” (depuis trois ans), à défendre la combinaison d’actions avec l’idée de « plaidoyer idéologique » durant les actions, d’argumenter davantage nos prises de positions publiques, y compris pour socialiser nos membres à les défendre ;
– d’autre part, nous avons collectivement validé l’idée de proposer plus souvent des temps soit formels en AG soit informels permettant aux « nouvelles recrues » de poser les questions sur le fonctionnement ou l’histoire du Collectif, y compris des questions qui fâchent, comme la suivante : « pourquoi le Collectif ne signe-t-il pas les tracts de l’interorga ? ». Une personne là depuis trois ans ne sait toujours pas, ce qui en dit long sur la faiblesse du Collectif dans l’explicitation de ses « choix historiques ».
Décision est donc prise, pour l’AG du 11 janvier, d’ouvrir un temps spécifique intitulé : « Le Collectif se met à poil » ou « foire aux questions qui grattent ». Et ce type de temps sera reproduit régulièrement pour faire davantage attention à l’avenir.
En clair, un collectif d’actions ne doit pas sacrifier le cerveau, ce qui peut être un écueil habituel du Collectif mais il va se soigner.
4) Le dernier point a concerné les présidentielles. Nous sommes plusieurs à déplorer l’écart entre la violence raciste de la droite au sens large (certains candidats de gauche compris) et la faible réaction de la vraie gauche. Comme si le thème migratoire avait gagné ses lettres de noblesse raciste, face auxquelles nous n’aurions plus qu’à fermer nos gueules « pro-migratoires ».
Même si le Collectif est apparu divisé entre enthousiastes et hésitant-e-s, nous avons décidé de réfléchir à l’organisation d’une « semaine présidentielle » en avril qui coïncidera avec « les 20 ans du Collectif ».
L’idée serait de répondre à « l’anti-immigration » ambiant sans bien sûr rentrer dans la course au « meilleur-e candidat-e » qui ne peut exister pour plusieurs d’entre nous. Grâce aux 20 ans, on pourrait combiner ambiance festive et ambiance militante.
P a aussi proposé de changer l’expo du mardi soir quand elle reprendra pour l’adapter au contexte des présidentielles. A voir aussi.
Nous devons donc réfléchir à un programme qui rendra les vacances de Pâques plus actives car, pour l’heure, plusieurs d’entre nous se plaignent de subir le racisme présidentielles et de faire les autruches en laissant venir le pire (en 2022 ou en 2027 car ce connard prend des forces à chaque fois).
Pâques 2022 = donc poils aux oeufs, si vous n’aviez pas compris…
Prochaine AG = mardi 4 janvier à 18 h 30 à la MIR !